
SPECIAL BARCELONE 2013
01/07/2013
INVESTISSEMENTS: LES OPERATEURS ESPAGNOLS VEULENT SE RELANCER EN COTE D’IVOIRE
04/07/2013
Pour mieux affronter les évolutions de l’entreprise, les dirigeants n’hésitent plus à recourir à la formation continue. Une nouveauté qui tranche sur les habitudes.
Internationalisation, problèmes éthiques, évolution des moyens de communication, fusions et recompositions, conflits divers, les dirigeants doivent désormais gérer des problématiques de culture d’entreprise. “Mais, sans nouveaux outils, on se retrouve ‘out’ des connaissances mondiales“, a affirmé, lundi à Barcelone, à l’entame de la formation des cadres ivoiriens, le professeur Xavier Santoma, directeur du département des Finances à la célèbre école des affaires IESE Buisness school de la ville. En tout cas, beaucoup de dirigeants ivoiriens du secteur privé qui ne voyaient pas forcément l’intérêt de suivre une formation post-emploi, ont décidé de changer de posture sous les encouragements de MDE Business School d’Abidjan.
Tout comme ceux de l’année dernière, la formation concerne une quarantaine de managers seniors de Côte d’Ivoire, provenant de secteurs d’activités variées (banques, assurances, santé, industrie pétrolière. etc.) Il s’agit d’une semaine complémentaire et obligatoire destinée à parachever le Programme AMP commencé depuis Février 2013. Cette formation exécutive devrait aiguiser leurs performances managériales. Notamment en matière de prise de décision, de leadership, de stratégie structurelle, de coaching sans oublier la gestion de ses hommes. Le professeur Lluis Renart, directeur académique à l’IESE, estime d’ailleurs que la formation continue fait partie de l’Adn des entreprises à vocation internationale. “Le monde évolue à une telle vitesse que, sans formation pointue, les compétences sont vite périmées“, explique-t-il.
En effet, les dernières crises ont montré les limites de l’omniscience des cadres, moins assurés de leurs savoirs. C’est pourquoi, depuis la mise en place du Programme Advanced management program (Amp), les entrepreneurs nationaux ont régulièrement suivi des stages proposés par MDE Business School d’Abidjan. Un besoin qui continue de s’intensifier avec le niveau croissant des demandes. “En faisant le point, j’ai ressenti la nécessité de se perfectionner pour devenir un manager du monde, c’est-à-dire capable de répondre à tous les défis d’où qu’ils viennent “, explique Hyppolyte Ebagnitchié, directeur général de l’Agence nationale de régulation du secteur de l’électricité (Anaré). Une prise de recul pendant presqu’une semaine à plein régime, “coupé du monde”. En travaillant sur des études de cas concrets (stratégie, finance, etc.) avec “des professeurs de renommée internationale”, les managers ivoiriens espèrent, non seulement être plus efficace dans leur management, mais aussi accroître leur compétitivité. Il en sera ainsi pendant deux semaines.
S’adapter ou périr
De plus en plus de cadres dirigeants n’hésitent plus, désormais, à suivre ces programmes de formation. Argument n° 1: augmenter leur employabilité. Un véritable changement culturel lié aux incertitudes qui pèsent sur leur carrière. Les cadres dirigeants sont moins privilégiés qu’autrefois, avance Jaume Llopis, un des formateurs spécialiste en stratégie. Il y a des années en arrière, dit-il, ils constituaient un monde à part. Malheureusement, leur statut s’est rapproché de celui des employés et, en cas de restructuration, ils font également partie des charrettes. “Aujourd’hui, ils ont besoin de mettre leurs connaissances à jour sur des notions spécifiques, ou de développer des qualités interpersonnelles, telles que l’affirmation de soi, la prise de parole ou la gestion des priorités“, explique le conférencier du jour. Il observe que le domaine financier illustre cette nécessité. Selon le Pr James Llopis, avec la financiarisation des entreprises, tous les dirigeants ont des objectifs de résultats qui les obligent à se doter d’un bagage important dans ce domaine. A Barcelone, c’est bien parti.
LANCINE BAKAYOKO,
Envoyé spécial à Barcelone