
FINANCEMENT DES PME: BILLON PRECONISE LES BUSINESS ANGEL COMME SOLUTION
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LE FINVEST EN IMAGES
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Comme annoncé dans les précédentes publications de la « Tribune de l’Economie », le financement Pme par les « Business Angel » devient une réalité en Côte d’ivoire. En effet, les premiers bénéficiaires sont connus depuis le Forum de l’investissement privé et de l’entrepreneuriat (Finvest), dont la première édition s’est tenue, du 28 janvier au 1er février dernier à Abidjan.
Pour rappel, le phénomène du « Business Angel » est un système de financement des Petites et moyennes entreprises (Pme) avec bien des particularités. Il faut dire que les « Business angel » sont des personnes privées ayant un important patrimoine et prêtes à investir dans le capital d’une entreprise. L’objectif principal est d’aider des jeunes entrepreneurs non seulement à éclore mais aussi à émerger, concurrencer les grandes holdings et participer à la vie économique de la nation. De ce fait, les « Business angel » viennent pour coacher, renforcer les capacités opérationnelles et managériales, mettre leurs carnets d’adresse à la disposition de leur filleuls. A leur arrivée, les « Business Angel » prennent des parts (près de 30%) dans l’actionnariat de l’entreprise. Tout se fait à travers des règles bien établies pour que le « Business Angel » n’occupe pas le premier rang dans le fonctionnement de l’entreprise qu’il est sensé soutenir. Au bout d’un temps (3 à 7 années en moyenne), le « Business Angel » sort de l’entreprise pour qu’elle jouisse pleinement de l’assistance accordée. Et le « Business angel » est bien conscient qu’il peut perdre une partie ou la totalité de ses investissements. Depuis des décennies, ce dispositif existe aux Etats-Unis (créé en 1959) et dans certains pays européens. C’est maintenant qu’il fait son apparition en terre ivoirienne.
Les premiers financements disponibles !
C’est le Forum de l’investissement privé et de l’entrepreneuriat (Finvest), tenu du 28 janvier au 1er février dernier, qui a permis de voir l’effectivité de la chose. Une cinquantaine d’investisseurs, des « Business angel » ivoiriens, issus pour la plupart des Alumni de MDE Business School, étaient face à de jeunes entrepreneurs pour financer leurs projets d’entreprise. Et une dizaine d’entrepreneurs qui se sont démarqués de la trentaine, bénéficieront de financements allant de 5 à 500 millions de francs CFA. Cela est l’aboutissement d’un long processus de formation et de renforcement de capacités à l’égard des responsables de Pme pour mieux comprendre les règles du jeu du dispositif de « Business Angel ». Quant aux investisseurs, les modules spécifiques de formation ont également été dispensés pour s’en imprégner. Pour cela, des formateurs de haut niveau sont venus de l’IESE Business School de Barcelone. Aujourd’hui, le mode de financement par les « Business Angel » est une réalité et beaucoup de jeunes entrepreneurs n’ont pu saisir l’opportunité offerte par la première édition du Finvest. Ce n’est que partie remise ! Le directeur du Finvest, Yves Ouya, n’a pas manqué d’indiquer que ce forum sera réédité dans trois mois. A l’entendre, le nombre de Pme qui pourront bénéficier des financements va s’accroitre au fil du temps. Raison pour laquelle les jeunes entrepreneurs ivoiriens, en quête de ressources financières devront s’atteler à être au prochain rendez-vous du Finvest dans quelques mois seulement. La Côte d’Ivoire a donc intérêt à tirer profit du dispositif des « Business Angel », qui a connu des succès inouïs ailleurs, afin de dynamiser son économie et atteindre l’objectif de pays émergent à l’horizon 2020.
Guy-Assane Yapy
3 QUESTIONS A JEAN-LOUIS BILLON,
Ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME
« C’est important de développer les ‘ Business Angel’ (…) j’en suis moi-même un exemple »
La première édition du Forum de l’investissement privé et de l’entrepreneuriat (Finvest), s’est tenue du 28 janvier au 1er février dernier à Abidjan. Une grande première pour MDE Business School. A cette occasion, le ministre Jean-Louis Billon se prononce sur l’importance des « Business Angel » en Côte d’Ivoire.
M. le Ministre, la question de l’accès au financement des Pme est toujours d’actualité, qu’est ce que vous comptez faire pour les accompagner ?
Depuis que le Président de la République nous a confié ce ministère, la promotion des Pme est notre souci majeur. Mais, comme vous le savez, la grande difficulté est de trouver des financements. Récemment, la vice-présidente de la Société Financière Internationale (SFI) était en Côte d’Ivoire, et elle-même a soulevé ce point, en disant qu’il lui revient que les Pme ne trouvent pas de financement auprès des banques. Nous avons constaté qu’il n’y a pas suffisamment de moyens pour accompagner les Pme à court et moyen terme auprès des banquiers. C’est une triste réalité. Il faut travailler pour le financement des Pme ivoiriennes. C’est donc important de développer les « Business Angel ». Et pour votre information, je suis moi-même un exemple de Business Angel.
Pensez-vous que le dispositif du « Business Angel » est une solution à la question du financement des Pme en Côte d’Ivoire ?
C’est important d’avoir un maximum d’investisseurs pour les propriétaires de Pme. Les entrepreneurs qui veulent développer leurs affaires sauront que seules les banques ne peuvent apporter de solutions aux financements. Ils peuvent désormais avoir recours à un partenaire qui rentre dans leur capital et peut les accompagner dans le développement de leur affaire. Pour moi, c’est important de développer ce réseau.
C’est un concept nouveau, pensez-vous que les ivoiriens pourront se l’approprier ?
Il faut un début à tout, quand les propriétaires de Pme verront que certains ont réussi grâce à ce système, ils vont s’y intéresser. Nous pensons que le « Business Angel » va prendre son envol en Côte d’Ivoire. Cela a commencé, il faut que d’autres l’essaient et ils connaitront la réussite.
Interview réalisé par
Emeline Pehe Amangoua