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Nous vous proposons l’interview de M. Bakary Coulibaly, DG du Groupe Enval, AMP 2013, paru dans le magazine Tycoon Numéro 29, rubrique “Parcours d’entrepreneur”, pages 34 et 35.
Il est à la tête du groupe Enval, dont fait partie « Enval Laboratoire ». L’un des rares laboratoires privés de microbiologie de Côte d’Ivoire. Petit labo de microbiologie, qui a débuté dans un magasin avec une mezzanine, il y a quelques années. Bakary Coulibaly a réussi à en faire un laboratoire accrédité aux normes internationales.
Vous êtes le directeur général du groupe Enval. Pouvez-vous nous faire un bref historique de votre structure ?
D’emblée, il faut souligner que le début de création du groupe Enval date de 2000. Nous avons commencé par la mise sur pied d’un laboratoire de microbiologie pour étendre nos activités à d’autres domaines. Enval est un groupe composé de deux entités. Nous avons d’abord le cabinet, dénommé « Enval cabinet », spécialisé dans la réalisation des études, l’assistance, le conseil et la formation dans les domaines de l’environnement, de l’agroalimentaire et du développement durable. En tant que cabinet, nous diligentons des études d’impacts environnementaux et sociaux. En outre, nous faisons des audits environnementaux et sociaux. Par ailleurs, nous faisons l’implémentation de systèmes de management selon les références internationales et privées. A côté de tout cela, nous faisons également de la formation. C’est tout cet ensemble d’activités qui meuble l’existence de notre cabinet. Ensuite, il y a le laboratoire notamment, « Enval laboratoire », qui est une société anonyme dont le but est de répondre efficacement aux besoins d’analyse sur le marché national et sous régional. Il intervient principalement dans les domaines d’analyses physicochimiques où nous faisons les analyses des métaux lourds (SAA-GFAA), microbiologiques, pédagogiques et foliaires, et les analyses de l’air et du bruit.
Parlant du labo, c’est l’un des rares laboratoires privés d’analyses en Côte d’Ivoire. Comment l’idée vous est venue de créer ce labo d’analyses ?
C’est au cours de ma formation en DESS environnement et qualité des eaux, que je me suis aperçu qu’il y avait un besoin de laboratoire privé en Côte d’Ivoire. Le terrain était vierge alors qu’il y avait un réel besoin pour les entreprises de pouvoir travailler, à la fois, avec des laboratoires publics et privés pour un certain nombre de paramètres. Et, pendant cette formation, le projet de monter un cabinet de conseils, d’études et de formation en environnement et en agroalimentaire, mûrissait dans mon esprit. L’un de mes associés actuels était mon binôme; nous cogitions déjà sur la création de cette structure. A la fin de la formation du DESS, nous avons réuni les fonds pour monter une SARL avec deux autres associés. De Koumassi Remblais, dans un magasin avec une mezzanine, nous nous sommes retrouvés dans un duplex plus spacieux à Angré-Djibi, pour occuper aujourd’hui deux immeubles à la 8e tranche, aux II-Plateaux. D’un petit laboratoire de microbiologie, nous sommes arrivés à un laboratoire accrédité ISO 17025. Le chemin n’a pas été facile, surtout que tout a été bâti pas à pas sur fonds propres. Cette accréditation nous assure une notoriété au plan national et international.
Vous avez fait un DESS environnement. Peut-on avoir la quintessence de votre parcours ?
Je suis titulaire d’un Bac F6, qui n’existe plus de nos jours en Côte d’Ivoire. Je suis ensuite entré à l’INSET de Yamoussoukro, nous avons d’ailleurs été les premiers étudiants à intégrer cette école de prestige. Par la suite, je me suis inscrit à l’université de Cocody où j’ai obtenu une Maitrise de chimie. Après ma formation, j’ai choisi d’enseigner. J’ai débuté au lycée professionnel d’Odienné où j’ai occupé divers postes. J’ai d’abord été professeur de chimie-biochimie, ensuite responsable de laboratoire, Secrétaire Exécutif Relation Formation Emploi (SERFE). J’étais chargé de trouver des stages aux étudiants qui étaient formés. Ensuite, Directeur d’un Centre de Formation Professionnelle (CFP) et d’un Lycée Professionnel. Finalement, j’ai dû quitter l’administration pour me consacrer à ce que je voulais faire. Il faut rappeler que pendant que j’enseignais, je prenais des cours de traitement d’eau. Et dès que l’opportunité s’est présentée pour être parmi les premiers formés en DESS de l’environnement, grâce à un partenariat entre l’INPHB et l’école supérieure des ingénieurs de Poitiers, j’ai sauté sur l’occasion. Je fais partie des premiers diplômés en environnement provenant de l’INPHB.
Pourquoi avez-vous préférez quitter l’administration publique pour vous engager dans l’entrepreneuriat ?
Ma passion pour l’entrepreneuriat ne date pas d’aujourd’hui. Déjà étudiant à la cité universitaire Mermoz, je vendais des costumes, tee-shirts et tenues de sport en provenance d’Europe et des USA par le biais de stewards et de commerçants qui me ramenaient ces articles. A un autre moment, ce fut l’électroménager à telle enseigne qu’avant de travailler, je possédais déjà un véhicule type Pick-up. J’ai toujours rêvé d’être mon propre patron, de pouvoir initier et développer un projet personnel. J’ai réalisé, après tout, que l’esprit d’entreprise qui m’incarnait ne rimait pas avec les contraintes de l’administration. Il fallait faire un choix, et j’ai choisi de partir.
Justement, à ce propos, qu’avez-vous à dire aux jeunes sur l’entrepreneuriat ?
Il faut dire qu’en ce qui concerne l’entrepreneuriat, on constate une réelle volonté de la part des jeunes. Mais la qualité des prestations est encore approximative. Il faut qu’ils fassent le choix de la qualité des prestations. Ça paye. Il faut que les jeunes aient de l’opiniâtreté et de l’ambition parce qu’à cœur vaillant, il n’y a rien d’impossible. Le plus important, c’est d’être convaincu de ce qu’on a envie de faire et il faut que ce qu’on a envie de faire, soit clair dans notre esprit. Là où nos jeunes pèchent, c’est que très souvent la vision elle-même n’est pas claire dans l’esprit. Quand elle est claire, ceux qui ont envie de commencer, veulent tout réunir avant de se lancer en affaires. A ce niveau, il convient de conseiller aux jeunes de débuter leurs activités avec les moyens qu’ils ont. Et ensuite, faire la preuve de leur sérieux par la qualité de leurs prestations pour pouvoir évoluer avec le temps. Il faut également qu’ils se donnent du temps et qu’ils ne brulent pas les étapes. Nous, nous avons débuté tout petit, dans un magasin, avant d’être là où nous sommes aujourd’hui. C’est progressivement que nous avons mis cette structure en place. Aujourd’hui, notre ambition est d’élargir les capacités d’analyses de notre laboratoire et élargir le champ de notre accréditation, pour offrir un service complet à notre clientèle et apporter notre contribution au développement du pays. Incessamment, nous ouvrirons nos portes aux enseignants et chercheurs de nos universités afin, d’offrir la possibilité de réaliser certains travaux de recherche sur place.
Entretien réalisé par EV’FRUITIER