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Les Business Schools étrangères intéressées à étendre leur portée auront remarqué les données du Graduate Management Admission Council qui montrent que 5 490 tests GMAT ont été passés dans la région de l’Afrique en 2012-2013 – plus qu’en Europe de l’Est et seulement un millier de moins qu’au Canada et en Amérique Latine respectivement.
« Nous pensons que l’Afrique est un environnement économique très dynamique. C’est le marché qui a la croissance la plus rapide dans le monde », déclare Annette Nijs, Directeur Général de Ceibs’ global initiative.
Cependant, les différentes manières dont certaines Business Schools étrangères répondent à ce marché à croissance rapide inspirent, dans certains cas, un profond ressentiment et des accusations de néo-colonialisme et d’exploitation.
Jon Foster-Pedley, doyen de Henley Business School Afrique, basé à Johannesburg, affirme qu’il y a quelques années, il y a eu des mesures énergiques contre les modèles d’entrées et de sorties des business schools que beaucoup de Business Schools étaient en train d’adopter pour avoir une idée du marché Africain. Il y avait l’idée que certains opérateurs capitalisaient cyniquement sur les pays émergents. « Ce que vous avez à faire si vous voulez travailler ici c’est de respecter les règles du jeu. » déclare-t-il.
Cependant, il y a un besoin de formation en management en Afrique.
« Il y a un incroyable manque de chefs d’entreprise et de dirigeants bien formés dans les pays en voie de développement, » explique Guy Pfeffermann, Directeur Général de Global Business School Network, un organisme qui a pour but de promouvoir la formation en management dans les marchés émergents.
M. Pfeffermann affirme que certaines business schools étrangères offrent des bourses d’études pour la formation des étudiants Africains. Mais il fait remarquer que le problème avec cette approche est que très souvent les étudiants ne reviennent pas en Afrique. Le modèle d’entrées et de sorties selon lequel les professeurs consacrent quelques semaines d’enseignement avant de retourner dans leur pays d’origine est « terriblement cher et politiquement non viable », ajoute-t-il.
Une méthode alternative, selon Enase Okonedo, doyen de la Lagos Business School, qui vient juste de quitter la présidence de l’Association des Business Schools Africaines, est une approche en ligne.
Un certain nombre d’écoles étrangères offrent des diplômes en ligne et ils les vendent de manière très agressive. J’ai mon opinion sur la raison pour laquelle nous voyons une plus grande affluence agressive de business schools étrangères en Afrique, » déclare-t-elle.
Elle pense que l’intérêt commercial est évident à partir des régions dans lesquelles un grand nombre de business schools ont choisi de s’installer. « Ils choisissent des endroits comme Nairobi, des endroits dans lesquels vous avez un grand nombre de personnes dont le revenu est élevé et qui ont les moyens de payer les frais de scolarité. » Il n’est pas surprenant, dit-elle, que cette approche soit souvent caractérisée comme étant de l’exploitation et même un retour aux anciennes méthodes coloniales.
La meilleure manière, affirme M. Pfeffermann, est de développer des dirigeants locaux et des leaders comme l’IESE Business School le fait. « L’IESE a fait pour le renforcement des capacités dans les pays en voie de développement plus que toute autre école. »
L’IESE a commencé en Afrique il y a 20 ans, en aidant à la création de la Lagos Business School. Elle travaille actuellement avec Strathmore Business School à Nairobi.
« Nous fournissons le savoir-faire initial », affirme Alejandro Lago, un des membres de l’équipe de professeurs de l’IESE impliqué dans ses initiatives africaines. Il affirme que l’IESE aide les écoles à développer leurs ressources, et finalement ils deviennent des pairs.
L’IESE, qui fut créée par l’Opus Dei, un mouvement à l’intérieur de l’Eglise Catholique, aurait pu trouver plus facile que certaines business schools de poursuivre cette approche philanthropique de se fixer en Afrique. Mais le Pr. Lago affirme que les premiers efforts sont en train de porter.
« Ce n’est pas un effort marketing. Cela fait partie de notre mission. Nous voulons avoir un impact sur la société et nous voulons le faire de manière globale. » Cela signifie, dit-il, que l’IESE est en mesure de répondre aux critiques qui accusent les business schools de créer une culture de cupidité trop fortement centrée sur le rendement financier.
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Ceux qui ont un plan d’affaires viable récoltent certainement des bénéfices financiers. Edinburg Business School, qui fait partie de Heriot-Watt University, fut un pionnier dans l’offre de formation à distance y compris les MBA et était bien placé pour accueillir les étudiants Africains. Alick Kitchin, co-directeur de l’école, affirme que plus de 3 000 des 11 500 étudiants sont en Afrique sub-saharienne.
Edinburgh dispense une partie de ses programmes à travers l’enseignement à distance et l’autre partie dans des centres autorisés en utilisant des tuteurs formés pour dispenser le cours. Le cours est divisé en modules coûtant £550 chacun pour les étudiants en formation à distance de l’Afrique, une légère remise sur les frais que les étudiants des pays occidentaux paient.
« Il n’y aurait jamais eu de moment où nous n’aurions pas fonctionné avec un excédent, [revenu] affirme M. Kitchin.
Pr. Foster-Pedley affirme que Henley a également bénéficié du fait d’être un pionnier. Le corps étudiant est principalement sud-africain et lors des cinq dernières années, il y a eu une nette croissance du nombre d’étudiants noirs d’environ 20 pour cent à 55 pour cent du corps étudiant. Les frais sont assez élevés pour intéresser toute école étrangère. Un MBA à Henley coûte 200 000 rands (environ $18 000).
« Une bonne affaire ce n’est pas de l’exploitation, c’est de la création de valeur, » affirme le Pr. Foster-Pedley, mais il ajoute : « les bonnes business schools doivent gagner de l’argent. »
Malgré le ressentiment contre ces business schools créées et qui déjà récoltent des rétributions financières en Afrique, M. Pfeffermann pense qu’il y a de la place pour elles. La demande en Afrique, affirme M. Pfeffermann, est « absolument importante » et il est moins de suspicions quant aux motivations que beaucoup d’autres. « Ce sont tous des entrepreneurs sociaux … Vous ne pouvez pas gérer une business school en Afrique sans être un entrepreneur social. »
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Une éducation qui a un impact positif
Les Business Schools ayant les capacités de voir plus loin que les buts financiers immédiats peuvent attendre une grande rétribution non seulement pour elles-mêmes mais également en termes de contribution qu’elles peuvent faire en Afrique.
Les éducateurs doivent d’abord réaliser qu’ils ont beaucoup à apprendre. Guy Pfeffermann; Directeur de Global Business School Network, affirme: « Au début, nous pensions que ce seraient des mentors et des mentorés mais dès que [notre travail] a commencé, nous nous sommes rendus compte que la connaissance circulait dans les deux sens. »
Ce sentiment est repris par David Altman, Directeur Général du Center for Creative Leadership Emea, qui dispense une formation en leadership en Ethiopie et en Afrique du Sud, travaillant aussi bien avec les sociétés qu’avec les ONG. « Si vous y allez avec l’idée que vous allez leur enseigner comment penser alors vous vous trompez à moins que ce soit ce qu’ils veulent, » affirme –t-il.
Si une business school voulait bien faire les choses, elle devrait s’inspirer de l’exemple proposé par les efforts de Frankfurt School of Finance and Management à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Après trois ans de partenariat avec l’Université Protestante au Congo, en offrant des Masters en Microfinance, les deux institutions ont formé la Central Africa Europe Business School qui accueille les étudiants à son premier programme executive MBA en Octobre.
Patrick Bakengela Shamba, directeur des programmes de la nouvelle école, affirme: « quand je peux juste voir ces étudiants et avoir leur retour, je me sens très fier. Les gens pensaient que c’était impossible de faire quelque chose de nouveau et d’un niveau international. Et quand ils voient que c’est possible, alors ils pensent que nous avons fait quelque chose d’utile pour le développement du pays. »
Par Emma Boyde
(Traduction MDE Business School)