
Selon M. GNOGBO Benjamin : «Aujourd’hui j’arrive à ordonner tout ce que je vais faire au cours de la journée depuis le réveil jusqu’au coucher».
14/11/2016
Les PMD s’engagent à être des modèles
30/11/2016Vous souvenez-vous des mots de Gordon Gekko dans son discours tristement célèbre mais intéressant dans le film « Wall Street » ? Ces mots, « La cupidité, faute de mieux, est bonne. La cupidité est juste, la cupidité marche. La cupidité clarifie, perce et capte l’essence de l’esprit évolutif. La cupidité, sous toutes ses formes ; la cupidité pour la vie, pour l’argent, pour l’amour et pour la connaissance a marqué l’ascension de l’humanité », semblent capter l’imagination de l’époque, et pour beaucoup sont toujours présents. Ils représentaient notre ère d’individualisme.
Le titre de mon dernier post était la cupidité s’éteint et l’empathie apparaît, ou pas du tout ? . Il a soulevé un débat sur le mot « cupidité » parmi certains lecteurs. Peut-être que la source du problème, dans mon entendement, est la différence entre Cupidité et Ambition.
La cupidité est un mot générique et bien qu’il soit normalement interprété de manière négative, il n’a pas toujours des connotations purement négatives. Certains propos de Gordon Gekko sont vrais, mais peut-être que le mot ambition est plus adapté. Avec l’ambition, nous avons la satisfaction d’atteindre un objectif que nous nous sommes fixés, tandis que, d’un autre côté, l’ambition excessive peut nous amener à un point de destruction personnelle, justement, au point de perdre le contrôle quant à la manière dont nous nous servons des autres, au point où cupidité et ambition sont synonymes.
Des personnalités de Wall Street comme Bernie Madoff, sont la personnification de cette forme extrême de cupidité. Madoff, maintenant en prison, semblait diriger sa propre vie uniquement pour son propre profit et au détriment d’autres personnes avec lesquelles il avait faussement développé une amitié. Les relations pour des gens comme Madoff ne sont pas une question de donner et de prendre, mais plutôt de prendre et de prendre, sous les auspices de l’amitié. La cupidité excessive n’est pas seulement un phénomène moderne ; même Dante dans son Purgatoire avait un traitement spécial pour les pénitents avares.
La cupidité a été définie comme un désir excessif ou insatiable particulièrement pour la richesse, le statut et le pouvoir. C’est l’acquisition excessive de beaucoup plus que ce dont nous avons besoin. Elle est souvent associée au vol, à l’accumulation, au pillage et même à la trahison, là où il y a un bénéfice matériel à gagner. Le dictionnaire d’Oxford définit la cupidité comme « le désir intense et égoïste de quelque chose, particulièrement la richesse, le pouvoir, ou la nourriture ».
La cupidité ne peut pas être satisfaite, comme M. Madoff l’a montré, mais l’ambition peut l’être. Le Merriam-Webster définit l’ambition comme « un but particulier ou une fin: quelque chose qu’une personne espère faire ou réaliser ».
L’ambition est d’habitude associée à des connotations positives, contrairement à la cupidité. Nous pouvons avoir l’ambition d’avoir une bonne éducation, de commencer une entreprise, de devenir un médecin ou d’être un universitaire : vous avez un but et désirez le réaliser.
Mais tout le monde n’est pas d’accord avec le fait que toute cupidité soit nécessairement une mauvaise chose. Ivan Boesky, fraudeur condamné, a défendu sa thèse selon laquelle la cupidité conduit au progrès et fait partie de l’esprit évolutif, dans son fameux discours de Berkeley. Ce que Boesky a omis de dire, c’est que la cupidité excessive a pour résultat que seule une partie en sort gagnante et les autres parties restent perdantes.
Pour contrecarrer cette tendance, nous avons la vertu de la générosité. Des personnalités telles que Bill Gates et Warren Buffet font des dons énormes à des organismes de bienfaisance comme Andrew Carnegie l’avait fait des décennies auparavant. Ils ont compris que la vertu de la générosité agit comme frein à la cupidité.
Alors où est-ce que l’empathie apparait dans cette discussion ? Pouvons-nous sympathiser avec une personne excessivement cupide ? Pouvons-nous sympathiser avec tous types de personnes ? Voilà des questions intéressantes. Le mot empathie, comme je l’ai dit dans le post précédent, vient du mot grec ’empatheia’ qui se traduit par “dans les sentiments” (‘in’ plus ‘pathos’). En général, il signifie la capacité de comprendre et de partager les sentiments d’autrui. Donc pouvons-nous sympathiser avec les sentiments de personnes cupides ou excessivement ambitieuses ? La réponse à cette question est, je crois, oui. Cependant, l’inverse est-il vrai ? Est-ce que l’égocentrique, le cupide et la personne trop ambitieuse peuvent sympathiser? Non, parce qu’ils croient normalement que le monde tourne autour d’eux.
Leur ego surdimensionné est l’obstacle à l’empathie, je crois. Beaucoup de gens ont proposé que les jeunes soient encouragés à être plus empathiques, mais est-ce une proposition réaliste dans une société aussi matérialiste que la nôtre, et avec des exemples de ceux qui ont réussi qui mettent en valeur le succès individuel, la richesse, la beauté et la renommée ?
Barack Obama a encouragé les diplômés de l’Université de Northwestern, dans un discours en juin 2006, à cultiver l’empathie. Il poursuit : « Nous vivons dans une culture qui décourage l’empathie. Une culture qui nous indique trop souvent que notre but principal dans la vie est d’être riche, mince, jeune, célèbre, sain et se divertir; une culture où ceux qui sont au pouvoir encouragent trop souvent ces impulsions égoïstes ». Mais c’était une culture dans laquelle Obama lui-même avait réussi. Etait-il réaliste pour lui de demander aux diplômés d’aller à contre-courant du grain culturel sur lequel toutes les personnalités à succès qu’ils avaient lues ou entendues parler au cours de leurs études avaient prospéré ? Pour beaucoup d’auditeurs ou de lecteurs, c’était à Obama de démontrer sa thèse en « joignant l’action à la parole ».
(Cliquez ici pour voir l’article original http://blog.iese.edu/leggett/2016/11/02/can-the-greedy-and-ambitious-be-empathic)